Page d'accueil - Georges Henri Carré

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Georges Henri Carré
1878 - 1945
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Né à Marchais-Beton (Yonne) en 1878 le jeune Carré s’oriente rapidement vers la peinture.

Il « monte » à Paris en 1896 pour intégrer les Beaux-Arts. Sorti premier il entre dans l’atelier de Cormon comme le feront Van Gogh, Lautrec, Bernard etc...Il expose régulièrement au « Salon » des scènes champêtre, des paysans au travail mais aussi  des portraits de ses filles  et de sa très belle épouse.

 
En 1906/08 une importante commande pour la décoration de l’Hôtel d’Uzès (maison du Chevalier d’Eon) et de la mairie de Tonnerre lui vaut les honneurs de la Société des Artistes Français (lien vers les décos) Travail colossal qu’il terminera par de nouveaux panneaux en 1943 (?)
Il peint inlassablement son épouse et ses filles
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Encore et encore...
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L’époque des douleurs
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Mais la guerre de 1914 arrive et il est réquisitionné comme topographe puis agent de liaison au front où, à ses rares moments de liberté, il dessine les scènes de la vie des tranchées dont il tire de bouleversantes aquarelles (Lien vers le film)

la mort de son épouse en 1917 bouleverse sa vie et le cours de sa carrière.

C’est pour lui la traversée du désert: il ne crée plus, se retrouve démuni et se lance dans la réalisation d’illustration de livres de poésie, d’affiches pour le cinéma (Abel Gance)
Dans les années 1920, invité par un ami il séjourne en Eure et Loire,  à Saint-Prest :
«  … du matin au soir, je peins des roses, des roses multiformes, multicolores, c’est un enchantement »
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PARIS
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Il s’installe à Paris, trouve un atelier rue du Faubourg St-Honoré puis rue Pigalle où il travaille intensément et expose, dans son atelier ou de grandes galeries.

   
Sa palette est devenue sombre avec des études aux tons bruns, mauve, parme. Il demeure un chercheur solitaire, indifférent aux coteries; il fréquente les  écrivains dont il aime la compagnie mais peu les artistes-peintres.

   
Soutenu par des critiques d’art et un cercle d’amateurs sa côte ne cesse d’augmenter et les ventes se multiplient.

   
1928 le voit participer à l’exposition du « Groupe de la Jeune Peinture Européenne » chez Bernheim Jeune aux côté des plus grands: Signac, Dufy, Lhote, Denis, Goerg …
Installé dans la capitale, il regarde autour de lui
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Il découvre la Mer
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En août 1928, invité par Georges Turpin, critique d’Art qui apprécie ses talents, il séjourne à Portivy petit village de pêcheurs de la presqu’ile de Quiberon.

   
Il découvre la mer et la côte sauvage; il peint frénétiquement la mer, les rochers et la lande en de beaux paysages et marines, où le ciel commence à occuper une place grandissante, et en tire des effets surprenants de vérité.


Les plages, les ports, les côtes escarpées…
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LA PLEINITUDE
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Sa technique, aux touches amples et aux couleurs claires, manifeste la maitrise de son art. Il fait de nombreux portraits et travaille régulièrement dans le Tonnerrois dont il exprime son ardente passion par des paysages d’un lyrisme contrôlé.
   
En 1935 il décide de venir s’installer à Tonnerre. Il réalise alors son rêve en faisant construire un atelier sur la colline, à côté de l’église Saint-Pierre, dominant un très vase paysage
   
Photo de la maison « Carre » ???
Il entreprend un court voyage au Tyrol
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Il peint son intérieur et les bureaux où il trouve l’inspiration
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La Puisaye
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Il passe de très nombreuses journées à parcourir la région qui l’a vu naitre et le passionne



L’hiver 1940 le voit quelques mois dans le midi
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« Je suis dans l’inconfort le plus absolu, ça pue le pissat d’âne à tous les coins de rues mais les couleurs y sont  exquises… »


Puis la maladie l’obligeant à travailler dans son atelier, il peint des natures mortes, des scènes imaginaires et réinterprète des toiles anciennes…
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… à la recherche d’une nouvelle expression
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Sa quête pour une expression différente de ses ressentis l’amène vers plus de sobriété, de simplification de ses sujets dont il ne garde que l’essentiel. Il procède par larges touches de couleurs pures, sans ombres, et les teintes deviennent arbitraires .
 
Il se lance dans la Gravure.





LA FIN
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Dessinateur hors pair, portraitiste reconnu, il s’éteint en 1945 laissant derrière lui un grand nombre d’œuvres  

 
Rétrospectives..

 
Georges H. CARRE vu par les autres

La conception plastique de l'artiste est classique au départ. L'influence de l'Ecole des Beaux- Arts s'exerce, ce qui nous vaut d'admirables dessins et, toute sa vie, le peintre dessinera d'abondance : portraits, nus, natures mortes, paysages aussi. Il est, par contre, captivé par les techniques et la façon de rendre la lumière. La couche de peinture est épaisse, le couteau écrase largement la couleur déjà mélangée sur la palette. La dominante colorée est assez sombre à base de bleus, de violets, de terres d'ocre. Ce sont des toiles intimistes qui naissent à cette époque et des portraits assez somptueux. De temps en temp,s un nu intervient comme une musique à part.

Cette période de toiles extrêmement travaillées dans la pâte va faire place à une période plus dépouillée « pontavénienne » pourrait-on dire, qui va marquer le retour à la terre de l'artiste.

Il y a, là-dedans, du Colas Breugnon cher à Romain Rolland, le voisin peu éloigné mais ce que l'on constate, c'est qu'il va vers la simplification de la tache colorée, qu'il gomme le détail de plus en plus, ne gardant que l'essentiel du rythme. Entre Dunoyer de Segonzac à qui il fait parfois penser et tel peintre fauve ou héritier du cubisme, il a choisi sa voie, merveilleusement indifférent à ce qui se fait. Familier des grands Salons où il expose chaque année, il ne cherchera jamais à faire carrière comme on dit. Il aime trop l'art pour se galvauder et c'est un sage. Mais lorsqu'on voit une rétrospective telle que celle-ci on peut regretter qu'il n'ait pas voulu suivre le mouvement avec tant de dons qui étaient les siens.

Jean BOURET (Ecrivain et critique d'art)
Extraits de la préface de l'exposition de 1979

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Les paysages de Georges Carré sont empreints d'un grand caractère de vérité, de franchise et de simplicité. Georges Carré écoute la leçon de la nature et lui obéit fidèlement. Il sait que la réelle transcription de l'atmosphère arrange tous les détails et préside à la composition. Aussi ses ciels, ses fonds, tout le nimbe impalpable des solidités du terrain, des arbres et des moissons sont-ils traités par lui avec un soin dévoué; par la belle observation du vrai, il arrive à l'émotion certaine.

Il a aimé ces décors agrestes, d'autant plus qu'il était auparavant plutôt qu'un paysagiste, un évocateur des soirs brillants de Paris, des milieux de fête et de lumière. Il a aussi doté nombre d'exemplaires de luxe de bons livres, d'aquarelles intéressantes, et il est habitué à traduire aux traits vifs et exacts, la pensée littéraire. C'est par contraste une excellente préparation à l'art du paysage véridique surtout quand on est comme Georges Carré un artiste ému et un excellent technicien du dessin et de la couleur.

Gustave KAHN (Ecrivain et critique d'art)
Avant propos de l'exposition à la Galerie Carmine en mars 1927

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La présente exposition du peintre Georges Carré classe vraisemblablement cet artiste parmi nos meilleurs paysagistes. Dans une préface, comme il sait les écrire, le maître Gustave Kahn fait justement ressortir les grandes qualités de ce peintre loyal qui, sans s'embarrasser de théories, tient essentiellement à faire de la peinture de peintre, en ces temps où tant d'artistes élaborent des systèmes avant même que de savoir nettoyer une brosse ou descendre un ton…. On remarquera donc les excellents qualités plastiques de la plupart de ses nouveaux paysages : les joubarts, la maison du tuilier, la ferme des poulets , entre autres, ainsi que de quelques natures mortes traitées avec une fougue qui n'exclue pas le sentiment. Et l'on conviendra avec Gustave Khan que Georges Carré est un artiste dont l'œuvre mérite le plus franc succès.

Georges Turpin (Critique d'art)
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